Nouvelle orientation
Des trois blogs que je relance à présent, ce blog-ci aura eu le plus de mal à trouver sa voie, ce qui s'est manifesté par des changements de nom un peu trop fréquent.
En marge d'Envers se voulait un peu l'arrière-cour du blog Envers, reprenant les textes inutilisés pour la revue, et des développements théoriques aux contours encore mal défini. C'était un blog brouillon.
Puis vint En quête de l'imaginaire, qui tenta de prendre un tour plus personnel, en même temps qu'Envers devenait un blog réduit à mes écrits poétiques. Mais cela manquait toujours singulièrement de perspectives claires. A côté de circonstances extérieures, ce fut l'une des raisons de son abandon, et d'un certain découragement.
Comme dit dans l'article Reprise, c'est la lancée du blog politique Divergence qui m'a paradoxalement poussé à reprendre le fil interrompu, à effacer certains textes qui n'étaient plus traces que des hésitations passées, et adopter un nouveau nom, Imaginales.
Ce terme dérive d'Henry Corbin, orientaliste français, qui opposait le monde "imaginal" de l'imagination créatrice au monde fantaisiste de l'imagination commune, de la fiction. L"œuvre d'Henry Corbin, essentiellement consacrée à l'étude de l'ésotérisme musulman contemporain de notre Moyen Age a joué un grand rôle dans les recherches entreprises ici sur l'imaginaire, bien que ses perspectives soient radicalement différentes des miennes. Je reviendrai certainement sur cet auteur à l'occasion.
La dernière interruption, depuis janvier est due, elle, à des causes uniquement externes au projet même, et celui-ci reprend donc dans les lignes définies alors, avec quelques adaptations:
Les trois récits annoncés dans Bientôt apparaîtront parfois sous une forme suivie, parfois sous forme fragmentaire. Ils détermineront ainsi trois "catégories", définissant trois approches différentes de l'imaginaire, historique, symbolique et scientifique, ces termes précisés en "Aperçus historiques", "Approche symbolique" et "Conjectures scientifiques".
Je n'ai en effet ni l'ambition ni les connaissances pour écrire une histoire complète, pas même sous la forme synthétique adoptée dans "L'histoire des sociétés" sur Divergence; l'approche symbolique débordera sur des éléments plus liés à la philosophie de l'art et à la psychologie; et enfin, je n'ai aucune autre qualification scientifique que la lecture attentive d'ouvrages pour le public.
Mais il était indispensable, comme on le verra dans une prochaine introduction à l'histoire de l'imaginaire, de lier ces trois approches pour tenter de saisir la conception de l'imaginaire telle qu'elle s'est peu à peu formée au cours des années consacrées à son étude, et durant lesquelles je ne cessais de jeter des ponts entre ces différentes approches.
L'écriture de ces récits et textes apparentés prendra du temps. Trois éléments me permettent néanmoins de penser que ce blog va trouver, au moins pour les quelques mois à venir, mais sans doute au-delà, une certaine régularité.
D'une part, je profite pour l'heure d'une inactivité professionnelle bienvenue, du moins dans cette perspective, à défaut de l'être sur un plan matériel. D'autre part, ne pas me limiter aux récits mêmes et m'ouvrir au fragmentaire me permet de puiser dans les écrits inédits passés que je juge encore cohérents avec ma démarche présente. De toutes les feuilles de brouillons accumulées se détachent quelques passages achevés, comme "Gnose: Naissance du mythe", dont je vais bientôt publier les deux dernières parties ou "Surréalismes", texte en 12 parties dont la première suivra cet article.Bien d'autres suivront.
La troisième raison est que, comme dans Divergence, une rubrique sera consacrée à des lectures critiques d'ouvrages essentiels (tels ceux d'Henry Corbin) : il est plus aisé d'écrire des commentaires que des textes neufs.
Ce blog aura sans doute toujours peu de visiteurs, de par le thème même, la longueur de certains textes et par le manque de temps pour en faire suffisamment écho ailleurs. Les rares passants en sont d'autant plus précieux, et je remercie encore ceux et celle qui ont pris la peine de laisser des traces souvent fécondes, toujours encourageantes, sans lesquelles le fil de ce blog se serait rompu, quitte à reprendre peut-être ailleurs, mais combien plus difficilement.