Surréalismes 1
Ce texte ancien peut paraître redoubler inutilement d'autres textes déjà parus ici sur le surréalisme aujourd'hui. A vrai dire, j'avais oublié leur existence au moment de publier ceci. Je viens de les relire.
Il m'a semblé avec déplaisir qu'ils trahissaient terriblement l'indécision quant à la suite de la démarche, indécision qui aboutit à l'arrêt provisoire du blog. Leur seul mérite est peut-être d'être plus précis, de quitter le ton de style "manifeste" cher aux surréalistes, duquel participe encore un peu ce texte plus ancien. Outre que "Surréalismes" est d'un ton plus proche de mon état d'esprit actuel, il permet une fragmentation en 12 parties, ce qui fera le plus grand bien à ce blog, peu enclin à la brièveté.
Né dans la rencontre de destinées singulières, irréductibles à toute condensation, le surréalisme fut dès les premiers temps multiple. Explorant toutes les terres ouvertes par son appétit de faux-monnayeur et de voleur de feu, il s’est étendu en maints territoires, sans toujours se soucier de cohérence, libre de se contredire pour peu que la pierre de lune ainsi courtisée en vaille le vertige. Se placer sous son signe, c’est tailler dans le vif, ne s’encombrer que de son propre poids et aller, sans se soucier de fidélité formelle, pour peut-être retrouver, au revers d’une aventure autre, la paille où il prit feu. Le mot de surréalisme est par son étendue et par le jet aux horizons de ses semences et fruits, porteur de sens inconciliables. Il n’est pas de surréalisme en soi. L’invoquer, c’est néanmoins accepter d’en passer par la reconnaissance de tous ses chemins et de se mesurer à ses exigences et à ses conquêtes.
(à suivre)